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LE DERNIER DEBOUT

LE DERNIER DEBOUT

auteur
editeur
Date de parution
04/08/2010
Poids
358 g
Reference
9782953177930

LE DERNIER DEBOUT

19,00 €

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Un début à tout

Samedi 25 novembre 1989

Il arrive que le passé surgisse d'outre-tombe, comme une mine anti-personnel enfouie de longue date, et qu'il vous pète à la gueule, simplement parce que vous avez posé le pied ou le regard au mauvais endroit, au mauvais moment. La faute à pas de chance, en somme...

Il s'appelait Marin Malvie. Marin du côté de son père qui avait sillonné les mers du monde et les bars des alentours jusqu'à plus soif. Et Malvie du côté de son frère dont la sienne de vie avait tourné court. C'est en tout cas comme ça qu'il voyait les choses avant cet après-midi de fin novembre, quand le cours de son existence quitta soudain son lit pour le submerger et l'entraîner si loin de ses bases, sans espoir de retour.
Puisqu'il faut un début à tout, c'est donc sur l'herbe rase d'un terrain de rugby frissonnant sous la bourrasque que cette histoire commença.
Ce samedi-là, l'hémisphère nord et l'hémisphère sud avaient rendez-vous sur le pré où le Quinze tricolore, leader incontesté au niveau européen depuis plusieurs saisons, affrontait la mythique équipe de Nouvelle-Zélande. Une rencontre qui constituait le plat de résistance de la tournée européenne entreprise par les Ail Blacks, ainsi qu'on désigne les fameux moutons noirs des antipodes. En guise d'apéritif, les Néo-Zélandais avaient passé au shaker les quatre formations britanniques. Après cette mise en bouche, le match contre la France s'annonçait moins digeste. Jamais peut-être les deux équipes n'avaient été aussi proches ni aussi désireuses de se défier. À présent que les fauves étaient lâchés dans l'arène verte, leur souffle emplissait le stade d'une odeur acre et dense. Depuis plus d'une heure, tenue en haleine par la plénitude du combat et par l'incertitude de son issue, la planète ovale retenait sa respiration.
Et lui, Marin Malvie, il était en apnée complète au beau milieu de tout ça, travailleur de fond tiraillé par l'appel du grand large, louvoyant sans relâche entre gaillards d'avant et chevau-légers des lignes arrières, plaquant à s'en déchirer les bras, s'intercalant sur chaque attaque en soutien des trois-quarts pour créer le surnombre, fidèle ainsi à l'image de franc-tireur qu'il avait su imposer en une vingtaine de sélections au poste de troisième ligne centre...
... Mais voilà qu'advint cette fichue soixante-dixième minute à partir de laquelle tout s'est enchaîné. Alors, allons-y pour le morceau de bravoure sportive et finissons-en avec le début.

 

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