Rouen, mars 1952. Installé avec sa compagne Rosanna et leur petite fille, Calec se languit de repartir en mer. Justement, la direction des Chargeurs et Affréteurs Réunis lui propose d'embarquer pour l'Indochine. L'ennui, c'est que la guerre fait rage, là-bas. Une sale guerre, même. Une guerre coloniale menée par l'armée française. Rosanna n'est pas emballée. Calec, lui, veut partir. Et puis, il a une raison supplémentaire d'accepter : son voisin est sans nouvelles de son fils disparu. D'après Yann, il se serait engagé dans la Légion étrangère. Qui sait s'il ne croisera pas, en Indochine, des militaires susceptibles de le renseigner ? Mais une fois sur place, à Saïgon, Calec découvre un autre univers. On l'a prévenu dès son arrivée : l'Asie, on l'aime ou on la déteste dès la première impression. Calec ne sait pas trop quoi penser. Déjà, il découvre que son travail doit s'accommoder de pratiques douteuses, à la limite de la magouille - raisons politiques, lui fait-on comprendre. Surtout, en foulant le sol indochinois, il va bouleverser le cours de sa vie. Car son père, mort depuis plusieurs années sans que Calec l'ait revu, a été une sorte de gloire locale de Saïgon, à sa manière. Un homme aux activités politiques mystérieuses et dont la disparition n'a jamais été élucidée. En poussant la porte de la Légion pour s'enquérir du sort du fils de son voisin de Rouen, Calec ne sait pas encore qu'il va déranger les fantômes de son propre passé...